Page:Raoul - Trois satiriques latins, vol 1 Juvénal, 1842.djvu/385

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SATIRE III


(01) Ce passage s’interprète de deux manières différentes, ou de gens assez vils pour se mettre eux-mêmes à l’encan, ou de gens qui font le commerce d’esclaves.

(02) Les jeux terminés, le peuple était l’arbitre de la vie et de la mort du gladiateur vaincu. Voulait-il lui faire grâce, il étendait la main avec le pouce plié sous les doigts ; demandait-il sa mort, il lui suffisait de lever le pouce, et de le tourner contre ce malheureux.

(03) Nulli comes exco signifie, selon les uns, qu’Umbritius ne cherche à être le client, le complaisant d’aucun riche ; selon les autres, que, ne possédant rien et ne pouvant rendre aucun service, il part sans que personne daigne l’accompagner.

(04) Les athlètes qui sortaient vainqueurs des jeux du cirque, avaient part aux sportules des empereurs ; et, pour être reconnus de ceux qui distribuaient ces sportules, ils portaient au col le symbole de leur victoire. Ce sens parait résulter de l’étymologie des mots trechedipna et niceteria.

(05) Il y eut à Rome, sous le règne de Trajan, un Iséus dont Pline et Quintilien font un grand éloge. Quintilien surtout, lui accorde une véhémence, une promptitude singulière ; et c’est sans doute ce que Juvénal a voulu indiquer par le mot torrentior,

(06) Dusaulx est convaincu que les commentateurs se sont trompés sur le sens de ce passage, et il croit que Juvénal a réellement eu l’intention de parler du talent des Grecs pour la comédie. Il est à craindre, au contraire, que ce ne soit le traducteur qui ait mal saisi la pensée de l’original. De quoi s’agit-il ? de l’habileté des Grecs dans l’art de la flatterie ; et le morceau quid quod adulanti, etc., où il en est question, ne finit pas au vers sed illis creditur, etc., mais se continue jusqu’à prœterea sanctum nihil est, etc. Voilà donc, si nous adoptons l’interprétation de Dusaulx, sept vers relatifs au talent des Grecs pour la comédie, intercalés entre le commencement et la fin d’un morceau où il n’est question que de leur adresse à flatter. Ce serait un défaut, mais que n’expliquerait point encore la con-