Page:Raoul - Trois satiriques latins, vol 1 Juvénal, 1842.djvu/390

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tiens en faisaient des voiles, des habillements, des couvertures de fils et des cordes. Markland change patria en pharia. Les raisons qu’il en donne sont spécieuses ; elles prouvent son érudition ; mais patria est une épithète fort juste en cet endroit, puisque Crispinus était sorti des bourbiers du Nil, comme dit Juvénal, et que le papyrus croît en Égypte.

6. (06) Le silurus était un poisson du Nil, très bien désigné par l’épithète municipes, puisque Crispinus était égyptien. Le fracta mercede, qu’on rejette mal à propos, exprime heureusement le commerce en détail qu’en faisait cet esclave.

7. (07) La famille des Flaviens fournit trois empereurs à Rome, Vespasien et ses deux fils Titus et Domitien. Ce dernier était chauve, et il en était si humilié que, s’il entendait reprocher ce défaut à un autre, il prenait l’injure pour lui, et ne manquait pas de s’en venger.

8. (08) Les Césars n’avaient pas manqué d’ajouter ce titre à celui d’empereur. C’était bien le moins, observe Cesarotti, que des princes qui devenaient dieux à leur mort, fussent pontifes pendant leur vie.

9. (09) Le lac au bord duquel était bâtie l’ancienne ville d’Albe. Le temple de Veste y existait encore du temps de Juvénal ; mais il était loin d’approcher de la magnificence de celui de Rome. Domitien avait sa maison de campagne sur la montagne d’Albe.

10. (10) Les Romains avaient improprement donné le nom d’ours aux premiers lions qui leur étaient arrivés de l’Afrique. On n’en trouve ni dans la Numidie, ni dans la Lybie, quoiqu’on lise dans Virgile, pelle Lybistidis ursae.

11. (11) On croit que ce Rubrius était gaulois. Quant à l’offense dont il était coupable envers Domitien, on n’en sait rien au juste. Il faut cependant qu’elle ait été bien honteuse pour Domitien, puisqu’il se crut obligé de la dissimuler.