Page:Raoul - Trois satiriques latins, vol 1 Juvénal, 1842.djvu/408

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1. Le traducteur n’a pas rendu le vers Nos colaphum, etc., parce qu’il embrasse la phrase, et que, pour le bien expliquer, il faut entrer dans des détails qui répugnent à la langue française. C’est bien assez de laisser entendre de pareilles infamies.

2. On appelle verna un esclave né dans la maison. Ces esclaves, élevés sous les yeux des grands, avaient une éducation plus soignée que les autres, et l’indulgence de leurs maîtres leur laissait prendre un ton d’aisance et de liberté qui donnait beaucoup de sel à leurs plaisanteries. De là les expressions vernale dictum, ventiles blanditiœ, verniliter, sic.

3. Le pomœnium était un certain espace de terrain en deçà et au delà des murailles, où les augures prenaient les auspices, et qui répondait à peu près à ce que nous nommons boulevard. Ainsi, par ces mots salibus intra pomœria natis, il faut entendre des saillies d’un bon ton, du ton de la ville.

4. Si ou met une virgule après Ganymedem, on ne voit pas ce que Ganymedem seul veut dire ; si on écrit de suite Ganymedem pacis, on ne sait pas mieux ce que signifient ces deux mots. Dans le premier cas, on prend Ganymède pour le temple même de Jupiter sur l’autel duquel on voyait l’aigle et l’échanson de ce dieu. Dans le second cas, on suppose, mais fort gratuitement, qu’il y avait une statue de Ganymède dans le temple de la paix.

5. On ne saurait imaginer rien de plus révoltant que ces trois vers ; et s’il est vrai qu’ils soient de Juvénal, ce dont il est permis de douter, c’est la plus grande tache imprimée à ses écrits. Heureusement ils sont faits de manière à ce que le vice lui-même ne puisse les entendre sans dégoût et sans horreur.

6. Les calendes de mars étaient pour les femmes, ce qu’étaient les saturnales pour les hommes.

7. Gaurus inanis ne veut pas dire le stérile Gaurus, puisque le poète le suppose au contraire couvert d’un riche vignoble. C’est peut-être qu’il avait été creusé par un volcan. On n’explique pas d’une manière plus sûre l’épithète suspectum donnée au coteau de