Page:Raymond - De la peinture considérée dans ses effets sur les hommes en général, 1799.djvu/104

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je ne sais plus par où commencer pour en faire la revue successive. Ne semble-t-il pas que l’artiste ait commandé à chaque personnage de rester dans la situation où il l’a mis, jusqu’à ce que le spectateur ait parcouru tous les détails pour saisir les rapports de chaque partie avec l’ensemble et leur ordonnance réciproque entre eux ? je ne puis mieux faire sentir ce que je veux dire qu’à l’aide de quelques exemples.

J’ai sous les yeux un tableau qui représente six petits Amours travaillant à forger les traits dont les malins veulent meubler leurs carquois. Deux sont occupés à la forge : le premier enfonce le bout de son trait sous le charbon, le second en porte un tout échauffé sous l’enclume, il y est déjà. Deux autres ont le marteau levé pour frapper, mais leurs mouvemens sont différens : l’un vient seulement d’élever les bras, et l’autre est déjà prêt à laisser tomber les siens. Les deux derniers sont auprès d’une meule destinée à affiler ces armes dangereuses