Page:Raymond - De la peinture considérée dans ses effets sur les hommes en général, 1799.djvu/198

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empire comme d’un moyen de trahison pour verser le poison dans son ame, égarer sa raison et dépraver tous ses goûts.

Si la nature a cherché à captiver l’homme par l’attrait du plaisir, c’est qu’en mère sage elle nous a traités comme des enfans chéris dont elle connaissait toute la faiblesse. L’homme qui veut l’imiter doit donc se proposer les mêmes vues qu’elle ; c’est d’elle qu’il apprend à embellir tout ce qu’il veut offrir aux regards.de ses semblables, et comme elle il ne doit employer ces moyens puissans, mais critiques, que pour entrainer l’homme vers un but utile. Les beaux-arts considérés dans leur essence, tels qu’ils doivent être dans les mains de l’homme, sont donc les vrais enfans de la nature ; et ils se sont livrés à une vaine déclamation, ceux qui ont avancé légèrement que les arts ne sont que les enfans du luxe ; ils en deviennent plutôt les instrumens, lorsqu’on cesse de connaître leur destination et qu’on en détourne le véritable emploi. Il n’est donc point autant philosophique