Page:Raymond - De la peinture considérée dans ses effets sur les hommes en général, 1799.djvu/280

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mandise d’un enfant pour lui rendre la santé.

Les anciens, en chargeant d’or, d’ornemens, de richesses de tout genre, les statues de divinités qui remplissaient leurs temples, et qu’ils offraient aux regards du peuple, ne montrèrent point un si grand défaut de jugement qu’on a pu le croire. J’en dis autant de ces couleurs dont on peignit si souvent les statues, et les dimensions colossales qu’on donnait à celles des dieux. Nous pouvons juger de l’effet que produirait sur le peuple cet appareil de grandeur qui s’emparait des sens et parlait puissamment à l’imagination. Un auteur rapporte que sur la fin du règne de Charles VI, les troupes impériales occupant la ville de Plaisance passèrent devant une église au-devant de laquelle était une statue gigantesque de St. Christophe, aussi élevée que le portail ; les soldats furent tellement frappés à la vue de ce colosse, que le désordre se mit dans leurs rangs . Nos amateurs