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des deux Indes.

inventé ; il y avoit des armes à feu ; un javelot qui, lancé, ſe diviſoit en flèches ou pointes ardentes qui ne s’éteignoient point ; une machine qui lançoit un grand nombre de ces javelots & qui pouvoit tuer juſqu'à cent hommes en un inſtant. Mais c’eſt ſur-tout dans le code civil des Indiens où nous allons entrer, qu’on trouve les affectations les plus fortes de l’incroyable antiquité de la nation.

Enfin, nous les poſſédons ces loix d’un peuple qui ſemble avoir inſtruit tous les autres, & qui, depuis ſa réunion, n’a ſubi dans ſes mœurs & ſes préjugés d’autres altérations que celles qui ſont inséparables du caractère de l’homme & de l’influence des tems.

Le code civil des Indiens s’ouvre par les devoirs du ſouverain ou magiſtrat. On lit dans un paragraphe séparé, « qu’il ſoit aimé, reſpecté, inſtruit, ferme & redouté. Qu’il traite ſes ſujets comme ſes enfans. Qu’il protège le mérite & récompenſe la vertu. Qu’il ſe montre à ſes peuples. Qu’il s’abſtienne du vin. Qu’il règne d’abord ſur lui-même. Qu’il ne ſoit jamais ni joueur ni