Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v1.djvu/112

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
90
Histoire philosophique

livres ſacrés. S’il a entendu la lecture des Bedas, ſes oreilles ſeront remplies d’huile chaude, & bouchées avec de la cire.

Le ſooder qui s’aſſeoira ſur le tapis du brame, aura la feſſe percée d’un fer chaud, & ſera banni. Quelque crime que le brame ait commis, il ne ſera point mis à mort. Tuer un brame eſt le plus grand crime qu’on puiſſe commettre.

La propriété d’un brame eſt ſacrée : elle ne paſſera point en des mains étrangères, pas même dans celles du ſouverain. Et voilà, dans les premiers tems, des hommes de mainmorte parmi les Indiens.

La réprimande ſuppléera au ſilence de la loi. Le châtiment d’une faute s’accroîtra par les récidives. L’inſtrument de l’art ou du métier, même celui de la femme publique, ne ſera point confiſqué. Que diroit l’Indien, s’il voyoit nos huiſſiers démeubler la chaumière du payſan, & ſes bœufs, ſes autres inſtrurnens de labour mis à l’encan ?

Et pour terminer cette courte analyſe d’un code trop peu connu, par quelques grands traits, on lit au paragraphe du ſouverain : « S’il n’y a dans l’état, ni voleurs, ni adul-