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des deux Indes.

qu’il y ait eu d’ailleurs aucune communication de doctrine entre les habitans de ces deux contrées.

Tels ſont les deſcendans des anciens brachmanes, dont l’antiquité ne parle qu’avec admiration ; parce que l’affectation de l’auſtérité & du myſtère, & le privilège de parler au nom du ciel, en impoſent au vulgaire dans tous les ſiècles. C’eſt à eux que les Grecs attribuoient le dogme de l’immortalité de l’âme, les idées ſur la nature du grand être, ſur les peines & les récompenſes futures.

À ces connoiſſances, qui flattent d’autant plus la curioſité de l’homme, qu’elles ſont plus au-deſſus de ſa foibleſſe, les brachmanes joignoient une infinité de pratiques religieuſes, que Pythagore adopta dans ſon école : le jeûne, la prière, le ſilence, la contemplation : vertus de l’imagination, qui frappent plus la multitude que les vertus utiles & bienfaiſantes. On regardoit les brachmanes comme les amis des Dieux, parce qu’ils paroiſſoient s’en occuper beaucoup ; & comme les protecteurs des hommes, parce qu’ils ne s’en occupoient point du tout.