Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v1.djvu/135

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ſes pères. Ce dernier préjugé, ſur lequel il paroît que tous les peuples ſont d’accord, malgré la différence des opinions ſur ſon origine, n’a d’exemple que chez les anciens Égyptiens, dont les inſtitutions ont ſans doute, avec celles des Indes, des rapports hiſtoriques que nous ne connoiſſons plus. Mais les loix d’Égypte, en diſtinguant les conditions, n’en aviliſſoient aucune ; au lieu que les loix de Brama, peut-être par l’abus qu’on en a fait, ſemblent avoir condamné une partie de la nation à la douleur & à l’infamie.

Il eſt évident, par le code civil, que les Indes étoient preſque auſſi civilifées qu’elles le ſont aujourd’hui, lorſque Brama y donna des loix. Auſſi-tôt qu’une ſociété commence à prendre une forme, elle ſe trouve naturellement divisée en pluſieurs claſſes, ſuivant la variété & l’étendue de ſes arts & de ſes beſoins.

Brama voulut, ſans doute, donner à ces différentes profeſſions une conſiſtance politique, en les conſacrant par la religion, & en les perpétuant dans les familles qui les exerçoient alors ; ſans prévoir qu’il em-