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des deux Indes.
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lieues de longueur, vingt-cinq toiſes de large, & la profondeur dont pouvoient avoir beſoin les bâtimens deſtinés à le parcourir. Ce ſuperbe ouvrage, par des raiſons phyſiques qu’il ſeroit trop long de développer, ne produiſit pas les avantages qu’on en attendoit ; & on le vit ſe ruiner inſenſiblement.

On y ſuppléa, autant qu’il étoit poſſible. Le gouvernement fit conſtruire ; dans les déſerts arides & ſans eau qu’il falloit traverſer, des hôtelleries & des citernes où les voyageurs & les caravanes ſe repoſoient avec leurs chameaux.

Un écrivain, qui s’eſt profondément occupé de cet objet, & qui nous ſert de guide, dit, que quelques-uns des nombreux vaiſſeaux que ces liaiſons avoient fait conſtruire, ſe bornoient à traiter dans le golfe avec les Arabes & les Abyſſins. Parmi ceux qui tentoient la grande mer, les uns deſcendoient à droite vers le Midi, le long des côtes orientales de l’Afrique, juſqu’à l’iſle de Madagaſcar ; les autres montoient à gauche vers le ſein Perſique, entroient même dans l’Euphrate, pour négocier avec les habitans de ſes bords, & ſur-tout avec les Grecs, qu’A-