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des deux Indes.
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çant ſans ceſſe une deſtruction prochaine : un pareil cahos fait naître cette idée, ou lui prête de la force.

On ignore comment ces iſles furent d’abord peuplées : mais il paroît prouvé que les Javanois & les Malais leur ont donné ſucceſſivement des loix. Leurs habitans étoient, au commencement du ſeizième ſiècle, des eſpèces de ſauvages, dont les chefs, quoique décorés du nom de rois, n’avoient qu’une autorité bornée, & tout-à-fait dépendante des caprices de leurs ſujets. Ils avoient ajouté, depuis peu, les ſuperſtitions du mahométiſme à celles du paganiſme, qu’ils avoient long-tems profeſſé. Leur pareſſe étoit exceſſive. La chaſſe & la pêche étoient leur occupation unique, & ils ne connoiſſoient aucune eſpèce de culture. Cette inaction étoit favorisée par les reſſources que leur fourniſſoit le cocotier.

Le cocotier, naturel dans preſque toutes les régions de l’Inde, eſt un arbre d’une très-belle forme, qui s’élève à la hauteur de quarante & plus communément de ſoixante pieds. Il tient à la terre par un grand nombre de racines menues & fibreuſes. Son tronc,