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des deux Indes.
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travail, ne ſoit pas ſubſtituée dans nos climats à tant de fêtes religieuſes, qui ſemblent inventées par la fainéantiſe pour la ſtérilité des campagnes.

Ce n’eſt pas qu’on doive ſe perſuader que la cour de Pékin ſe livre sérieuſement à des travaux champêtres : les arts de luxe ſont trop avancés à la Chine, pour que ces démonſtrations ne ſoient pas une pure cérémonie. Mais la loi qui force le prince à honorer ainſi la profeſſion des laboureurs, doit tourner au profit de l’agriculture. Cet hommage, rendu par le ſouverain à l’opinion publique, contribue à la perpétuer ; & l’influence de l’opinion, eſt le premier de tous les reſſorts du gouvernement.

Cette influence eſt entretenue à la Chine par les honneurs accordés à tous les laboureurs, qui ſe diſtinguent dans la culture des terres. Si quelqu’un d’eux a fait une découverte utile à ſa profeſſion, il eſt appelé à la cour pour éclairer le prince ; & l’état le fait voyager dans les provinces, pour former les peuples à ſa méthode. Enfin dans un pays où la nobleſſe n’eſt pas un ſouvenir héréditaire, mais une récompenſe perſonnelle ;