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des deux Indes.
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ſoutenu que les aumônes qu’il recevoit, étoient une rétribution due à la ſainteté de ſon caractère.

La modicité des impôts achève d’aſſurer les progrès de l’agriculture. À l’exception des douanes établies dans les ports de mer, on ne connoît que deux tributs dans l’empire. Le premier, qui eſt perſonnel, eſt payé par chaque citoyen, depuis vingt juſqu’à ſoixante ans dans la proportion de ſes facultés. Le ſecond, qui porte ſur les productions, ſe réduit au dixième, au vingtième, au trentième, ſuivant la qualité du ſol. Sans doute quelques empereurs, quelques miniſtres auront tenté d’étendre, de multiplier les taxes : mais comme c’eſt une entrepriſe longue, & qu’il n’y a pas d’homme qui puiſſe ſe flatter de vivre aſſez pour en voir le ſuccès, on y aura renoncé. Les méchans veulent jouir ſans délai, & c’eſt ce qui les diſtingue des bons adminiſtrateurs. Ceux-ci ſe contentent de méditer des projets, & de répandre des vérités utiles, ſans eſpérance de les voir eux-mêmes proſpérer ; mais ils aiment la génération à naître, comme la génération vivante.