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des deux Indes.

dans les plus délicieux pençhans de ſon cœur ? Quel moraliſte, quel légiſlateur ſublime ſaura trouver, dans les beſoins qui tendent à la conſervation, à la reproduction de l’eſpèce, les moyens les plus sûrs de multiplier les individus & de les rendre heureux ? Qu’il faut plaindre les âmes froides, inſenſibles, malheureuſes & dures, à qui ces ſentimens, ces vœux d’un cœur honnête, paroitroient un délire ou même un attentat !

Tels ſont les Budſoiſtes, autre ſecte du Japon, dont Buds fut le fondateur. Quoiqu’ils profeſſent à-peu-près les dogmes du Sintos, ils ont eſpéré l’emporter ſur cette religion, par une morale plus sévère. Les Budſoiſtes adorent, outre la divinité des Sintoiſtes, un Amida, ſorte de médiateur entre Dieu & les hommes ; des divinités médiatrices entre les hommes & leur Amida. C’eſt par la multitude de ſes préceptes, par l’excès de ſon auſtérité, par les bizarreries de ſes pratiques & de ſes mortifications, que cette religion a cru mériter la préférence ſur la plus ancienne,

L’eſprit du Budfoïfme eſt terrible. Il n’inſpire que pénitence, crainte exceſſive, rigo-