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des deux Indes.
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tées à Canton, & qui, la plupart, appartiennent à des négocians Chinois. Ces derniers navires ſe chargent en retour du bois de ſandal, du ſafran d’Inde, du gingembre, du poivre, des toiles, de tous les objets que Goa a pu traiter ſur la côte de Malabar, ou à Surate, avec ſon vaiſſeau de ſoixante canons, avec ſes deux frégates, & avec ſes ſix chaloupes armées en guerre.

Il réſulte de cette inaction, que la colonie ne peut fournir annuellement pour l’Europe, que trois ou quatre cargaiſons, dont la valeur ne paſſe pas 3 175 000 livres, même depuis 1752, que ce commerce a ceſſé d’être ſous le joug du monopole, ſi l’on en excepte le ſucre, le tabac en poudre, le poivre, le ſalpêtre, les perles, les bois de ſandal & d’aigle, que la couronne continue à acheter & à vendre excluſivement. Les bâtimens qui les portoient, relâchoient autrefois au Bréſil ou en Afrique, & y vendoient une partie de leurs marchandiſes : mais depuis quelque tems ils ſont obligés de faire directement leur retour dans la métropole.

Tel eſt l’état de dégradation où ſont tombés dans l’Inde les hardis navigateurs qui la