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Histoire philosophique
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pour la ſituation où ils ſe trouvoient. On réſolut d’aller puiſer ces richeſſes à leur ſource.

III. Premiers voyages des Hollandois aux Indes.

Il ſemble que le meilleur moyen étoit d’équiper des vaiſſeaux, & de les envoyer aux Indes : mais on n’avoit ni pilotes qui connuſſent les mers d’Aſie, ni facteurs qui en entendiſſent le commerce. On craignit les dangers d’une longue navigation, ſur des côtes dont l’ennemi étoit le maître ; on craignit de voir les vaiſſeaux interceptés, dans une route de ſix mille lieues. Il parut plus raiſonnable de travailler à découvrir un paſſage à la Chine & au Japon, par les mers du Nord. La route devoit être plus courte & plus sûre. Les Anglois avoient fait cette tentative ſans ſuccès ; les Hollandois la renouvelèrent, & ne furent pas plus heureux.

Pendant qu’ils étoient occupés de cette recherche, Corneille Houtman, marchand de leur nation, homme de tête & d’un génie hardi, arrêté pour ſes dettes à Liſbonne, fit dire aux négocians d’Amſterdam, que s’ils vouloient le tirer de priſon, il leur communiqueroit un grand nombre de découvertes qu’il avoit faites, & qui pouvoient leur être