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Histoire philosophique
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ils cherchèrent encore à s’ouvrir les ports du vaſte empire de la Chine, qui, à cette époque, n’admettoit que difficilement les étrangers. L’or des Portugais, & les intrigues de leurs millionnaires, leur en firent refuſer l’entrée. La force pouvoit arracher ce qu’on avoit refusé aux prières, & ils ſe déterminèrent à intercepter les vaiſſeaux Chinois. Ce brigandage n’eut pas les ſuites favorables qu’on s’en étoit promis. Une flotte Portugaiſe, ſortie de Macao, alloit fondre ſur les pirates, lorſqu’ils prirent le parti de s’éloigner. L’inégalité du nombre ; l’impoſſibilité de ſe radouber dans des mers où l’on manquoit d’aſyle ; la crainte de commettre l’honneur de la nation, à la vue d’un grand empire où l’on étoit intéreſſé à le conſerver : tout déterminoit à éviter le combat. Ce ne fut pas pour long-tems.

Quelques années après, les Hollandois aſſiégèrent une place, dont ils avoient appris à connoître l’importance. Ils échouèrent dans leur entrepriſe : mais comme ils ne perdoient jamais le fruit de leurs armemens, ils firent ſervir celui qu’ils avoient dirigé contre Macao, à former une colonie dans les iſles des Pêcheurs. Ce ſont des rochers qui manquent