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des deux Indes.
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homme ; & le Japonois eſt devenu tigre ſous la verge de ſes tyrans.

Qu’on nous vante les Spartiates, les Égyptiens, & toutes les nations iſolés qui ont été plus fortes, plus grandes & plus ſtables dans l’état de séparation qu’elles s’étoient imposé. Le genre-humain n’a rien gagné dans ces inſtitutions ſingulières. Mais l’eſprit de commerce eſt utile à toutes les nations, en leur communiquant les biens & les lumières de chacune. Enfin, fut-il inutile ou funeſte à certains peuples, il étoit néceſſaire aux Japonois. Par le commerce, ils ſe ſeroient éclairés à la Chine, humanisés dans l’Inde, guéris de tous leurs préjugés avec les Européens.

VIII. Les Moluques ſubiſſent le joug des Hollandois.

Heureuſement pour les Hollandois, ils avoient des reſſources qui les dédommageoient de ce qu’ils avoient pu perdre au Japon. Ils n’étoient pas encore entrés en commerce avec ces iſles, les plus remarquables de la Zone Torride, lorſqu’ils cherchèrent à s’approprier celui des Moluques. Les Portugais, après en avoir été long-tems poſſeſſeurs, s’étoient vus réduits à en partager les avantages avec les Eſpagnols devenus leurs maîtres, & avec le tems, à leur céder