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des deux Indes.
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les Anglois y formèrent quelques années après eut la même deſtinée. Les Hollandois, qui n’avoient pas été mieux traités, reparurent, en 1748, avec une eſcadre. Quoique très-foible, elle en impoſa tellement au prince qui poſſède ſeul le poivre, qu’il ſe détermina à leur en accorder le commerce excluſif. Seulement il lui fut permis d’en livrer cinq cens mille livres aux Chinois, qui de tout tems fréquentoient ſes ports.

Depuis ce traité, la compagnie envoie à Benjarmaſſen du riz, de l’opium, du ſel, & de groſſes toiles : objets ſur leſquels elle gagne à peine les dépenſes de ſon établiſſement, quoiqu’elles ne paſſent pas annuellement 33 000 liv. Ses avantages ſe réduiſent au bénéfice qu’on peut faire ſur un petit nombre de diamans trouvés de loin en loin dans les rivières, & ſur ſix cens mille peſant de poivre qu’elle obtient à 34 livres le cent. Ses agens même ne peuvent tirer de Bornéo, pour leur commerce particulier, qu’une aſſez grande quantité de ces beaux joncs, dont l’uſage s’étend de plus en plus dans nos contrées. On tire plus d’utilité de Sumatra.