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Histoire philosophique
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eſt ſi bien reconnue, que les Japonois & les Chinois eux-mêmes, donnent pluſieurs quintaux du leur pour une livre de celui-là. L’arbre qui le produit n’eſt pas encore bien connu des botaniſtes. On ſait ſeulement qu’il s’élève moins que le premier ; ſes pétales ſont plus allongés, ſon fruit plus gros, ſes feuilles plus épaiſſes & moins odorantes, ainſi que le bois. Pour en extraire le camphre, on n’a point recours au feu ; mais, après avoir fendu le tronc en éclats, on sépare cette ſubſtance toute formée & logée dans les interfaces des fibres, tantôt grumelée, & tantôt figurée en lames ou en grains, plus recherchés, à raiſon de leur volume & de leur pureté. Chaque arbre donne environ trois livres d’un camphre léger, friable & très-ſoluble, qui ſe diſſipe à l’air, mais beaucoup plus lentement que celui du Japon.

Le camphre commun n’eſt guère employé intérieurement, parce qu’il excite des nausées & porte à la tête. Il en eſt tout autrement de celui de Sumatra, qui fortifie l’eſtomac, diſſipe les obſtructions, & augmente l’activité des autres remèdes auxquels il eſt joint. L’un & l’autre paroiſſent la production d’un même