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des deux Indes.
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chevaux de Java, de ſucre, d’épiceries & de toiles. Ils en tirent de l’étain, à 77 livres le cent ; de la gomme-lacque, à 57 liv. 4 fols ; quelques dents d’éléphant, à 3 liv. 12 ſols la livre ; & de tems en tems un peu de poudre d’or. On peut aſſurer qu’ils tiennent uniquement à cette liaiſon par le bois de ſapan, qu’on ne leur vend que 5 liv. 10 fols le cent, & qui leur eſt néceſſaire pour l’arrimage de leurs vaiſſeaux. Sans ce beſoin, ils auroient renoncé depuis long-tems à un commerce, dont les frais excèdent les bénéfices, parce que le roi, ſeul négociant de ſon royaume, met les marchandiſes qu’on lui porte à un très-bas prix. Un plus grand intérêt tourna l’ambition des Hollandois vers Malaca.

XIV. Situation des Hollandois à Malaca.

Ces républicains, qui connoiſſoient l’importance de cette place, firent les plus grands efforts pour s’en emparer : mais ce fut deux fois inutilement. Enfin, s’il falloit s’en rapporter à un écrivain ſatyrique, on eut recours à un moyen que les peuples vertueux n’emploient jamais, & qui réuſſit ſouvent avec une nation dégénérée. On tenta le gouverneur Portugais qu’on ſavoit avare. Le marché fut conclu, & il introduiſit l’ennemi dans la