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Histoire philosophique
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odeur agréable, mais dont l’uſage eſt réſervé au roi de Ceylan.

Le bois n’a point d’odeur. Il n’y a de précieux dans l’arbre que l’écorce, formée de trois couches, qui recouvre le tronc & les branches. Au mois de février & de ſeptembre, c’eſt-à-dire, lorſque la fève eſt la plus abondante, on enlève les deux couches extérieures, ayant ſoin de ne point endommager celle qui touche immédiatement le bois, pour qu’il puiſſe plus facilement recouvrer une nouvelle écorce que l’on enlève comme la première au bout de dix-huit mois. Ces écorces dépouillées de l’épiderme griſe & raboteuſe, coupées par lames & exposées au ſoleil, ſe roulent en ſe séchant.

Les vieux cannelliers ne donnent qu’une cannelle groſſière & preſque inſipide : mais il ſuffit, pour les rajeunir, d’en couper le tronc. La ſouche produit alors beaucoup de nouvelles tiges qui ne laiſſent rien à déſirer.

La cannelle, pour être excellente, doit être fine, unie, facile à rompre, mince, d’un jaune tirant ſur le rouge, odorante, aromatique, d’un goût piquant & cependant agréable. Celle dont les bâtons ſont longs & les