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des deux Indes.
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ils lui envoyoient des ambaſſadeurs ; ils lui faiſoient de riches préſens ; ils tranſportoient, ſur leurs vaiſſeaux, les prêtres à Siam, pour y étudier la religion, qui eſt la même que la ſienne. Quoiqu’ils euſſent conquis ſur les Portugais les fortereſſes, les terres qu’ils occupoient, ils ſe contentoient d’être appellés par ce prince, les gardiens de ſes rivages. Ils lui faiſoient encore d’autres ſacrifices.

Cependant des ménagemens ſi marqués, n’ont pas toujours été ſuffiſans pour maintenir la paix : elle a été troublée à pluſieurs repriſes. La guerre qui a fini le 14 février 1766, a été la plus longue, la plus vive de celles que la défiance & des intérêts opposés ont excitées. Comme la compagnie donnoit la loi à un monarque chaſſé de ſa capitale & errant dans les forêts, elle a fait un traité très-avantageux. On reconnoît ſa ſouveraineté ſur toutes les contrées dont elle étoit en poſſeſſion avant les troubles. La partie des côtes qui étoit reſtée aux naturels du pays, lui eſt abandonnée. Il lui ſera permis d’épeler la cannelle dans toutes les plaines ; & la cour lui livrera la meilleure des montagnes, ſur le pied de 2 liv. 7 f. 2 d, la livre. Ses commis