Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v1.djvu/411

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
des deux Indes.
389

ganor & Cochin. Le général victorieux avoit à peine inveſti la dernière place, la ſeule importante, qu’il apprit la réconciliation de ſa patrie avec le Portugal. Cette nouvelle fut tenue ſecrète. On précipita les travaux ; & les aſſiégés, fatigués par des aſſauts continuels, ſe ſoumirent le huitième jour. Le lendemain une frégate, partie de Goa, apporta les articles de la paix. Le vainqueur ne juſtifia pas autrement ſa mauvaiſe foi, qu’en diſant, que ceux qui ſe plaignaient avec tant de hauteur, avaient tenu, quelques années auparavant, la même conduite dans le Bréſil.

Après cette conquête, les Hollandois ſe crurent aſſurés d’un commerce conſidérable dans le Malabar. L’événement n’a pas répondu aux eſpérances qu’on avoit conçues. La compagnie n’a pu réuſſir, comme elle l’eſpéroit, à exclure de cette côte les autres nations Européennes. Elle n’y trouve que les mêmes marchandiſes qu’elle a dans ſes autres établiſſemens ; & la concurrence les lui fait acheter plus cher que dans les marchés, où elle exerce un privilège excluſif.

Ses ventes ſe réduiſent à un peu d’alun,