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des deux Indes.
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voiturer les denrées avec avantage. Les campagnes ne ſont plus couvertes que de nombreux troupeaux qui, deux ou trois fois l’année, ſont conduits au chef-lieu de la colonie. Ils y ſont échangés contre quelques marchandiſes apportées d’Europe & des Indes, ou abſolument néceſſaires ou ſeulement agréables. Les paiſibles habitans de ces lieux écartés, connoiſſent peu le pain, & ſe nourriſſent aſſez généralement de viandes fraîches ou ſalées, mêlées avec des légumes qui n’ont pas moins de goût à cette extrémité de l’Afrique que dans nos contrées. Nos fruits, qui la plupart n’ont pas dégénéré, ſont une autre de leurs reſſources. Ils tirent moins d’utilité des végétaux d’Aſie qui viennent mal, dont quelques-uns même, tels que le ſucre & le café, n’ont jamais pu être naturalisés.

Lorſque la compagnie forma ſon établiſſement du cap, elle aſſigna gratuitement à chacun des premiers colons un terrein d’une lieue en quarré. Ces conceſſions & celles qui les ſuivirent, ont été depuis grevées d’un impôt à chaque mutation.

Cette innovation n’eſt pas le ſeul reproche