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des deux Indes.
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ou trente, & en reçoit quelques-uns de moins. Ceux qui ſont hors d’état de faire leur retour, naviguent dans l’Inde, dont les mers paiſibles, ſi l’on excepte celle du Japon, n’exigent pas des bâtimens ſolides. Lorſqu’on jouit d’une tranquilité bien aſſurée, les vaiſſeaux partent séparément ; mais pour revenir, ils forment toujours, au cap, deux flottes qui arrivent par les Orcades, où deux vaiſſeaux de la république les attendent, & les eſcortent juſqu’en Hollande. On imagina dans des tems de guerre cette route détournée, pour éviter les croiſières ennemies ; on a continué à s’en ſervir en tems de paix, pour empêcher la contrebande. Il ne paroiſſoit pas aisé d’engager des équipages, qui ſortoient d’un climat brûlant, à braver les frimats du Nord. Deux mois de gratification, ſurmontèrent cette difficulté. L’uſage a prévalu de la donner, lors même que les vents contraires, ou les tempêtes pouſſent les flottes dans la Manche. Une fois ſeulement les directeurs de la chambre d’Amſterdam tentèrent de la ſupprimer. Ils furent ſur le point d’être brûlés par la populace, qui, comme toute la nation, déſapprouve le deſpotiſme de ce corps puiſſant,