Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/128

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ſion amena la révolte ; & de l’excès de la tyrannie, ſortit la liberté.

Treize cantons de payſans robuſtes, qui gardent preſque tous les rois de l’Europe, & n’en craignent aucun ; qui ſont mieux inſtruits de leurs vrais intérêts qu’aucune autre nation ; qui forment le peuple le plus ſensé de notre politique moderne : ces treize cantons compoſent entre eux, non pas une république comme les ſept provinces de la Hollande, ni une ſimple confédération comme le corps Germanique ; mais plutôt une ligue, une aſſociation naturelle d’autant d’états indépendans. Chaque canton a ſa ſouveraineté, ſes alliances, ſes traités à part. La diète générale ne peut faire des loix, ni des réglemens pour aucun.

Les trois plus anciens ſe trouvent liés directement avec chacun des autres. C’eſt par cette liaiſon de convenance, non de conſtitution, que ſi l’un des treize cantons ſe trouvoit attaqué, tous marcheroient à ſon ſecours. Mais il n’y a point d’alliance commune entre tous & chacun d’eux. Ainſi les branches d’un arbre ſe trouvent liées entre elles, ſans tenir immédiatement au tronc commun.