Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/146

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nous l’avons déposé, & élu à ſa place le comte Robert, votre frère.

Mais ſi les clercs empiètent ſur les droits de la puiſſance temporelle, des ſeigneurs laïcs nomment & inſtallent des paſteurs ſans la participation des évêques, ; des bénéfices réguliers paſſent à des séculiers ; les cloîtres ſont mis au pillage. On ne rougit, ni de l’incontinence, ni de la ſimonie. Les évêchés ſont vendus. Les abbayes ſont achetées. Le prêtre a ſa femme ou ſa concubine. Les temples publics ſont abandonnés. Ce déſordre amène l’abus & le mépris des cenſures. Elles pleuvent ſur les rois, ſur leurs ſujets ; & le ſang coule dans toutes les contrées. L’égliſe & l’empire ſont dans l’anarchie. Les pèlerinages ſervent de prélude aux croiſades, ou à l’expiation des crimes par des aſſaſſinats. Des eccléſiaſtiques de tous les ordres ; des fidèles de toutes les conditions s’enrôlent. Des gens écrâsés de dettes ſont diſpensés de les payer. Des malfaiteurs échappent à la pourſuite des loix. Des moines pervers rompent la clôture de leur ſolitude. Des maris diſſolus quittent leurs femmes. Des courtiſanes vont exercer leur infâme métier au