Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/169

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ils n’ont des conventions ou des loix que de nation à nation. Des traités de paix ou d’alliance font tout leur code.

Telles étoient à-peu-près les ſociétés des tems anciens. Séparés par des déſerts, ſans communication de commerce ou de voyages, ces peuples n’avoient que des intérêts du moment à démêler. Finir une guerre en fixant les limites d’un état, c’étoit toutes leurs négociations. Comme il s’agiſſoit de perſuader une nation, & non de corrompre une cour par les maîtreſſes ou les favoris du prince, ils employoient des hommes éloquens ; & le nom d’orateur étoit ſynonyme à celui d’ambaſſadeur.

Dans le moyen âge, où tout juſqu’à la juſtice, ſe décidoit par la force ; où le gouvernement gothique diviſoit par les intérêts tous les petits états qu’il multiplioit par ſa conſtitution, les négociations n’avoient guère d’influence ſur des peuples iſolés & farouches, qui ne connoiſſoient d’autre droit que la guerre, ni des traités, que pour des trêves ou des rançons.

Durant ce long période d’ignorance & de férocité, la politique fut toute concentrée à