Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/364

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doit dépoſer ſes tributs, ſes ſervices & ſes talens. Jamais des noms & des titres ne changeront la nature des hommes & des poſſeſſions. Ce ſeroit le comble de la baſſeſſe & de la folie, de faire valoir les diſtinctions qu’on a reçues de ſes pères, pour ſe ſouſtraire aux charges de la ſociété. Toute prééminence qui ne tourneroit pas au profit général, ſeroit deſtructive ; elle ne peut être juſte, qu’autant qu’elle eſt un engagement formel de dévouer plus particulièrement ſa fortune & ſa vie au ſervice de la patrie.

Si de nos jours, pour la première fois, les terres étoient imposées, ne jugeroit-on pas néceſſairement que la contribution doit être proportionnée à l’étendue & à la fertilité des poſſeſſions ? Quelqu’un oſeroit-il alléguer ſes places, ſes ſervices, ſes dignités, pour ſe ſouſtraire aux tributs qu’exige le ſervice public ? Qu’ont de commun les taxes avec les rangs, les titres & les conditions ? Elles ne touchent qu’aux revenus ; & ces revenus ſont à l’état, dès qu’ils ſont néceſſaires à ſa défenſe.

La manière, dont l’impôt devroit être aſſis ſur les terres, eſt plus difficile à trouver.

Quelques