Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/368

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cette belle inſtitution, quoique vivement repouſſée par le crédit & la corruption, ſera perfectionnée dans les états où elle a été adoptée, & qu’elle ſera introduite dans les empires où elle n’exiſte pas encore. Le monarque qui ſignalera ſon règne par ce grand bienfait, ſera béni pendant ſa vie ; il laiſſera un nom cher à la poſtérité ; & ſa félicité s’étendra au-delà des ſiècles, ſi, comme on n’en peut douter, il exiſte un Dieu rémunérateur.

Mais que le gouvernement, ſous quelque forme qu’il ait été établi ou qu’il ſubſiſte, n’outre jamais la meſure des impoſitions. Dans leur origine, elles ont rendu, dit-on, les hommes plus actifs, plus ſobres, plus intelligens, & ont ainſi contribué à la proſpérité des empires. Cette opinion n’eſt pas ſans vraiſemblance : mais il eſt plus certain encore que pouſſées au-delà des limites convenables, les taxes ont arrêté les travaux, étouffé l’induſtrie, produit le découragement.

Quoique l’homme ait été condamné par la nature à des veilles continuelles pour s’aſſurer une ſubſiſtance, ce ſoin preſſant