Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/376

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tion, & ſa tranquilité d’un bouleverfement.

« Ce tableau eſt effrayant, me diſoit un viſir, & il y a des viſirs par-tout. J’en gémis. Mais ſans contribution, comment puis-je maintenir cette force publique dont vous reconnoiſſez vous-même & la néceſſité & les avantages ? Il faut qu’elle ſoit permanente & toujours égale, ſans quoi plus de ſécurité pour vos perſonnes, vos propriétés, votre induſtrie. Le bonheur ſans défenſe n’eſt qu’un fantôme. Mes dépenſes ſont indépendantes de la variété des ſaiſons, de l’inclémence des élémens, de tous les accidens. Il faudra donc que vous y fourniſſiez, la peſte eût-elle détruit vos troupeaux, l’inſecte eût-il dévoré votre vigne, la grêle eût-elle moiſſonné vos champs. Vous paierez, ou je tournerai contre vous cette force publique qui a été créée pour votre ſûreté, & que vous devez alimenter ».

Ce ſyſtême oppreſſeur ne regardoit que les propriétaires des terres. Le viſir ne tarda pas à m’apprendre les moyens dont il ſe ſervoit pour aſſervir au fiſc les autres membres de la confédération.