Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/388

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encore dans l’intérieur pour que la vente du ſel des provinces libres ne concoure pas avec la vente du tien ?

« Il eſt vrai. Cependant il faut rendre juſtice à nos anciens viſirs. Ils m’ont laiſſé une légiſlation bien entendue. Par exemple, ceux du pays libre qui avoiſinent les provinces où je vends, ne peuvent fabriquer de leur ſel que le moins qu’il eſt poſſible, afin de n’en point avoir à vendre à mon préjudice ; & par une ſuite de la même ſageſſe, ceux qui doivent acheter de moi, & qui, voiſins du pays libre, pourroient être tentés de s’y approviſionner à meilleur marché, ſont forcés d’en prendre plus qu’ils n’en peuvent conſommer ».

Et cela eſt conſacré par la loi ?

« Et maintenu par l’auguſte force publique. Je ſuis autorisé au dénombrement des familles ; & ſi quelqu’une n’achète pas la quantité de ſel que je préſume néceſſaire à ſa conſommation, elle le paie comme ſi elle s’en étoit pourvue ».

Et quiconque ſale ſes mêts avec d’autre ſel que le tien s’en trouve mal ?