Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/428

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romans Orientaux en Italie, les guerres de Charles VIII & de Louis XII tranſportèrent en France quelques germes de bonne littérature. François I, s’il ne fût pas allé diſputer le Milanez à Charles-Quint, n’auroit peut-être jamais recherché le nom de père des lettres : mais ces germes de culture & de lumière, furent noyés dans des guerres de religion. On les recueillit, pour ainſi dire, dans le ſang & le carnage ; & le tems vint où ils devoient éclore & fructifier. Le ſeizième ſiècle avoit été celui de l’Italie ; le ſuivant fut celui de la France, qui, par les victoires de Louis XIV, ou plutôt par le génie des grands hommes qui ſe rencontrèrent en foule ſous ſon règne, mérita de faire une époque dans l’hiſtoire des beaux-arts.

Ainſi qu’en Italie, on vit en France le génie s’emparer à la fois de toutes les facultés de l’homme. Il reſpira dans le marbre & ſur la toile ; dans les édifices & les jardins publics, comme dans l’éloquence & la poéſie. Tout lui fut ſoumis, & les arts ingénieux qui dépendent de la main, & ceux qui ſont uniquement du domaine de la pensée. Tout ſentit ſon empreinte. Les couleurs

viſibles