Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/33

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une nouvelle ſociété. Les faveurs qu’on lui prodigua pour la mettre en état de négocier avec économie, avec liberté, ſont la preuve de l’importance que le gouvernement attachoit à ce commerce. Son privilège excluſif devoit durer quarante ans. Ce qui ſervoit à l’armement, à l’équipement de ſes vaiſſeaux, étoit exempt de toute impoſition. Les ouvriers du pays qu’elle employoit, ceux qu’elle faiſoit venir des pays étrangers, n’étoient point aſſujettis aux réglemens des corps de métier, qui enchainoient l’induſtrie en Danemarck, comme dans le reſte de l’Europe. On la diſpenfoit de ſe ſervir de papier timbré dans ſes affaires. Sa juridiction étoit entière ſur ſes employés ; & les ſentences de ſes directeurs n’étoient pas ſujettes à réviſion, à moins qu’elles ne prononçaient des peines capitales. Pour écarter juſqu’à l’ombre de la contrainte, le ſouverain ſacrifia le droit qu’il pouvoit avoir de ſe mêler de l’adminiſtration, comme principal intéreſſé. Il renonça à toute influence dans le choix des officiers civils ou militaires, & ne ſe réſerva que la confirmation du gouverneur de Trinquebar. Il s’engagea même à ratifier toutes les con-