Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/435

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XIII. Troubles extérieurs ou intérieurs qui ont agité le Mexique, depuis qu’il eſt devenu une poſſeſſion Eſpagnole.

Depuis que le Mexique eut ſubi le joug des Caſtillans, cette vaſte contrée ne fut plus exposée à l’invaſion. Aucun ennemi voiſin ou éloigné ne ravagea ſes provinces. La paix dont elle jouiſſoit ne fut extérieurement troublée que par des pirates. Dans la mer du Sud, les entrepriſes de ces brigands ſe bornèrent à la priſe d’un petit nombre de vaiſſeaux : mais au Nord, ils pillèrent une fois Campeche, deux fois Vera-Crux, & ſouvent ils portèrent la déſolation ſur des côtes moins connues, moins riches & moins défendues.

Pendant que la navigation & les rivages de cette opulente région ſont en proie aux corſaires & aux eſcadres des nations révoltées de l’ambition de l’Eſpagne, ou ſeulement jalouſes de ſa ſupériorité, les Chichemecas troublent l’intérieur de l’empire. C’étoient, ſi l’on en croit Herrera & Torquemada, les peuples qui occupoient les meilleures plaines de la contrée avant l’arrivée des Mexicains. Pour éviter les fers que leur préparoit le conquérant, ils ſe réfugièrent dans des cavernes & dans des montagnes où s’accrut leur férocité naturelle & où ils menoient une vie entièrement animale. La nouvelle révolution