Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/521

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de la persuasion ne lui donnoient pas assez de sujets ; & elle appuya par des soldats les prédications de ses apôtres.

Des sauvages isolés, que guidoit un farouche instinct ; auxquels l’arc & la flèche étoient même inconnus, qui n’avoient pour toute défense que de gros bâtons : ces sauvages ne pouvoient pas résister aux armes & aux troupes de l’Europe. Cependant la plupart d’entre eux se firent massacrer plutôt que de se soumettre. Un grand nombre furent la victime des maladies honteuses que leurs inhumains vainqueurs leur avoient portées. Ceux qui avoient échappé à tous ces désastres prirent le parti désespéré de faire avorter leurs femmes, pour ne pas laisser après eux des enfans esclaves. La population diminua, dans tout l’archipel, au point qu’il fallut, il y a vingt-cinq ou trente ans, en réunir les foibles restes dans la seule isle de Guam.

Elle a quarante lieues de circonférence. Son port, situé dans la partie occidentale & défendu par une batterie de huit canons, est formé d’un côté par une langue de terre qui s’avance deux lieues dans la mer, & de l’autre par un récif de même étendue qui l’em-