Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/148

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bla, à ſa ſortie de Portugal, en firent tellement hauſſer le prix, que les conſommateurs s’éloignèrent. Les marchés étrangers en demandoient ſi peu, qu’en 1773 les envois ſe réduiſoient à vingt-huit mille quintaux. L’année ſuivante on ſupprima les droits qui s’élevoient à 27 liv. 12 s. par cent peſant ; & cette culture reprit ſur-le-champ ſon activité. Le colon reçut alors pour ſa denrée 22 liv. 16 s. du quintal, au lieu de 12 liv. 10 s. qui lui revenoient auparavant.

Il paſſe annuellement du Bréſil aux côtes d’Afrique dix mille quintaux de tabac inférieur, qui, achetés dans la colonie même 18 liv. le cent peſant, lui donnent 180 000 l. Il en paſſe cinquante-huit mille cinq cens quintaux en Portugal qui, à leur entrée, ſont vendus 40 l. le cent peſant, ce qui produit 2 340 000 l. les deux ſommes réunies font un total de 2 520 000 liv.

Le tabac qui arrive dans la métropole peut être acheté par tous les ſpéculateurs : mais il doit être mis dans un dépôt public, où il paie au fiſc un droit de magaſinage de 2 s. 6. d. par quintal. C’eſt de-là qu’on tire celui dont le royaume peut ſe paſſer pour le