Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/161

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fers devenoient le partage des lâches ; & beaucoup ſe cachoient dans les antres & dans les forêts pour éviter le tombeau ou la ſervitude. Qui pourroit compter les dévaſtations, les cruautés, les forfaits, dont ſe rendirent coupables ces hommes atroces ? Cependant, au milieu de tant d’horreurs, ſe formoient, ſous un gouvernement municipal, quelques peuplades qu’il faut regarder comme le berceau de tous les établiſſemens qu’a maintenant le Portugal dans les terres. Ces petites républiques détachées, en quelque ſorte, de la grande, cédèrent peu-à-peu aux inſinuations qu’on employa pour les aſſujettir à une autorité qu’ils n’avoient jamais entièrement méconnue ; &, avec le tems, tous les Pauliſtes furent fournis à la couronne de la même manière que ſes autres ſujets.

Alors cette contrée devint un gouvernement. On y ajouta les capitaineries de Saint-Vincent & de Saint-Amaro qui, en 1553 avoient été données aux deux frères Alphonfe & Pierre Lopès de Souza, & dont les deux villes avoient depuis été détruites par des pirates. Cet ordre de choſes coupe en deux la province de Rio-Janeiro. Il n’eſt