Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/240

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vingts lieues, ils parlent la même langue que ceux de l’iſle d’Otahiti, découverte il n’y a que peu d’années.

Des monumens certains atteſtent ces grands changemens. Le phyſicien attentif en voit par-tout des traces. Des coquillages de toutes les eſpèces, des coraux, des bancs d’huître, des poiſſons de mer, entiers ou mutilés, entaſſés avec ordre dans toutes les contrées de l’univers, dans les lieux les plus éloignés de la mer, dans les entrailles & ſur la ſuperficie des montagnes : l’inſtabilité du continent qui, perpétuellement battu, rongé, bouleversé par l’océan, dont il éprouve les viciſſitudes, d’un coté perd au loin peut-être des terres immenſes, & de l’autre découvre à nos yeux de nouveaux pays, de longues plaines de ſables devant des cités, qui furent autrefois des ports fameux : la ſituation horizontale & parallèle des couches de terre & de productions marines, aſſemblées alternativement de la même façon, composées des mêmes matières, régulièrement cimentées par l’action conſtante & ſucceſſive de la même cauſe : la correſpondance entre les côtes séparées par