Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/242

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tagnes, ou s’élever la mer au-deſſus de leur ſommet. Quel changement ſubit d’organiſation pouſſeroit tous les rochers & toutes les matières ſolides au centre du globe pour exprimer de ſes flancs & de ſes veines tous les fluides qui lui donnent la vie, & noyant un élément dans l’autre ne feroit plus rouler dans les airs qu’une maſſe d’eaux & de germes perdus ? N’eſt-ce pas aſſez que chaque hémiſphère ſoit tour-à-tour en proie aux ravages de la mer ? Ce ſont ces aſſauts continuels qui nous ont ſans doute caché ſi long-tems le Nouveau-Monde, & qui peut-être ont englouti ce continent qu’on croit n’avoir été que séparé du nôtre.

Quelles que ſoient les cauſes ſecrètes de ces révolutions particulières, dont la cauſe générale eſt viſiblement dans les loix connues du mouvement univerſel, les effets en ſeront toujours ſenſibles pour tout homme qui aura le courage & la ſagacité de les voir. Ils le ſeront plus particulièrement pour les Antilles, ſi l’on parvient à conſtater qu’elles éprouvent des ſecouſſes violentes toutes les fois que les volcans des Cordelières jettent des matières, ou que le Pérou eſt ébranlé. Cet