Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/257

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mêmes. Après le coucher du ſoleil, l’air de la terre qui demeure long-tems raréfié à cauſe des exhalaiſons qui ſortent continuellement du globe échauffé, reflue néceſſairement ſur celui de la mer : c’eſt ce qu’on appelle ordinairement vent de terre. Il ſe fait ſentir la nuit ; & continue juſqu’à ce que l’air de la mer raréfié par la chaleur du ſoleil reflue à ſon tour vers la terre, où l’air s’eſt condensé par la fraîcheur de la nuit. Enfin on obſerve que le vent d’eſt ſe trouve plus régulier, plus fort ſous la canicule que dans les autres tems ; parce que le ſoleil agit plus vivement ſur l’air. Ainſi la nature fait ſervir les ardeurs même de cet aſtre, au rafraîchiſſement des contrées qu’il embrâſe.

Tel dans les pompes à feu, l’art emploie cet élément à remplir ſans ceſſe de nouvelle eau les cuves d’airain qu’il épuiſe continuellement par l’évaporation.

La pluie contribue auſſi à tempérer le climat des iſles de l’Amérique ; mais non partout également. La où rien ne fait obſtacle au vent d’eſt, il chaſſe les nuées à meſure qu’elles ſe forment, & les oblige d’aller crever dans les bois ou ſur les montagnes. Mais