Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/266

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proportionnée à leur rapidité naturelle. Si ce choc arrive dans les gorges étroites & longues des montagnes, il en doit ſortir avec impétuoſité un courant d’air, dont la portée s’étendra en raiſon combinée de ſa force motrice & du diamètre de la gorge. Tout corps ſolide qui ſe trouvera dans la direction de ce courant d’air, en recevra une impreſſion plus ou moins forte, ſelon qu’il lui oppoſera plus ou moins de ſurface ; en ſorte que ſi ſa poſition coupoit perpendiculairement la direction de l’ouragan, on ne ſait ce qui pourroit en réſulter pour la maſſe entière. Heureuſement les divers giſſemens des iſles, leur forme ſphérique ou angulaire préſentent à ces effroyables torrens d’air, des ſurfaces plus ou moins obliques qui détournent le courant, diviſent les forces, ou les briſent par degrés. L’expérience même autoriſe à dire que leur actvité s’épuiſe à tel point que dans la direction même où l’ouragan frappe le plus fort, on s’en apperçoit à peine dix lieues plus loin. Les meilleurs obſervateurs ont remarqué que tous les ouragans qui, ſucceſſivement ont bouleversé les iſles, venoient du nord-oued, & par conséquent