Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/327

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Flibuſtiers enferment tous les hommes dans le temple principal & leur tiennent ce langage.

» Nous n’ignorons pas que nous ne ſommes à vos yeux que des gens ſans religion, ſans foi, des êtres infernaux plutôt que des hommes. L’horreur que vous nous portez s’eſt manifeſtée dans les termes injurieux par leſquels vous affectez de nous déſigner, & votre défiance par le refus que vous avez fait de traiter avec nous de votre capitulation. Vous nous voyez les armes à la main & maîtres de nous venger. La pâleur qui s’eſt répandue ſur vos viſages décèle à quels ſupplices vous vous attendez ; & votre conſcience vous dit ſans doute que vous les méritez. Soyez enfin déſabusés ; & reconnoiſſez, dans ce moment, que c’eſt à l’infâme général ſous lequel nous vous avons combattus, & non pas à nous que doivent être donnés les titres odieux dont vous nous flétriſſez. Le perfide à qui nous avons ouvert les portes de votre ville, dans laquelle il ne fut jamais entré ſans nous, s’eſt emparé du prix de notre péril