Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/344

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rien de ce qui eſt néceſſaire à la nourriture. Les vêtemens & les inſtrumens du labourage, n’y ſont pas fabriqués. Toutes les productions ſont deſtinées à être exportées. Il n’y a qu’une communication sûre & facile avec l’Afrique, avec les côtes ſeptentrionales du Nouveau-Monde, & ſur-tout avec l’Europe, qui puiſſe procurer à ces iſles cette circulation libre du néceſſaire qu’elles reçoivent, & du ſuperflu qu’elles donnent, plus ces colonies avoient ſouffert du long & terrible embrâſement qui avoit tout conſumé, plus elles ſe hâtoient de réparer les brèches faites à leur fortune. L’eſpérance même qu’on avoit conçue que l’épuiſement univerſel rendroit la tranquillité durable, enhardiſſoit les négocians les moins confians à faire aux colons des avances, ſans leſquelles, malgré tant de ſoins, les progrès auroient été néceſſairement fort lents. Ces ſecours aſſuroient & augmentoient la proſpérité des iſles, lorſqu’on vit crever en 1739 un nuage qui ſe formoit depuis longtems, & qui troubla le repos de la terre.

XIII. Les iſles de l’Amérique occaſionnèrent la guerre de 1739. Quels en furent les événemens & la fin.

Les colonies Angloiſes, ſur-tout la Jamaïque, avoient ouvert avec les poſſeſſions