Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/355

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rivales, fruit précieux de deux ſiècles de méditation & de travaux ; qu’en rendant Fribourg & les places de Flandres détruites, on ſe procuroit des conquêtes aisées, ſi les fureurs de la guerre recommençoient, & la facilité de diminuer dans tous les tems de cinquante mille hommes les troupes de terre, économie qui pouvoit & devoit être portée à la marine.

Ainſi, quand la France n’auroit pas eu beſoin de s’occuper de ſon intérieur dont le dépériſſement étoit extrême ; quand ſon crédit & ſon commerce n’auroient pas été ruinés ; quand quelques-unes de ſes plus importantes provinces n’auroient pas été réduites à manquer de pain ; quand elle n’auroit pas perdu la porte du Canada ; quand ſes colonies n’auroient pas été menacées d’une invaſion infaillible & prochaine ; quand ſa marine n’auroit pas été détruite au point de n’avoir pas un ſeul vaiſſeau à envoyer dans le Nouveau-Monde ; quand l’Eſpagne n’auroit pas été à la veille d’un accommodement particulier avec l’Angleterre : la concluſion de la paix auroit encore mérité l’approbation des eſprits les plus réfléchis.