Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/387

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Celle-ci n’étoit peut-être pas moins découragée par cet acharnement auquel on ne voyoit point de terme, que par les revers qu’elle avoit éprouvés. La diminution, l’épuiſement, diſons mieux, l’anéantiſſement de ſes forces navales, ne lui laiſſoit entrevoir qu’un avenir funeſte. Ces eſpérances, qu’on peut avoir ſur terre, de changer la ſituation des affaires par une action heureuſe, auroient été des chimères. Quand une de ſes eſcadres auroit détruit une ou pluſieurs eſcadres, l’Angleterre n’auroit rien rabattu de ſes prétentions. Règle générale. Une puiſſance qui a acquis ſur mer une ſupériorité bien décidée, ne la peut jamais perdre dans le cours de la guerre qui la lui a donnée ; à plus forte raiſon, ſi la ſupériorité vient de plus loin, & ſur-tout ſi elle tient en partie au génie des nations. Autre règle générale. La prépondérance ſur un continent, dépend toute entière du talent d’un ſeul homme : elle peut paſſer en un moment. La puiſſance ſur mer, fondée au contraire ſur l’intérêt toujours actif de chacun des ſujets de l’état, doit aller ſans ceſſe en augmentant, principalement lorſ-