Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/64

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pourcent, & s’éleva-t-il ſouvent à cinquante. Cette proſpérité, qui n’avoit d’autre baſe que la guerre, mit la compagnie en état d’attaquer de nouveau le Bréſil.

Son amiral Henri Lonk, arriva au commencement de 1630, avec quarante-ſix vaiſſeaux de guerre ſur la côte de Fernambuc, une des plus grandes provinces du pays, & alors la mieux fortifiée. Il la ſoumit, après avoir livré pluſieurs combats ſanglans, dont il ſortit toujours victorieux. Les troupes qu’il avoit laiſſées en partant, ſubjuguèrent dans les années 1633, 1634 & 1635 les contrées limitrophes. C’étoit la partie la plus cultivée du Bréſil, celle qui par conséquent offroit le plus de denrées.

Ces richeſſes, qui avoient quitté la route de Liſbonne pour prendre celle d’Amſterdam, enflamment la compagnie. Elle décide la conquête du Bréſil entier, & charge Maurice de Naſſau de cette entrepriſe. Ce général arrive à ſa deſtination dans les premiers jours de 1637. Il trouve de la diſcipline dans les ſoldats, de l’expérience dans les chefs, de la volonté dans tous les cœurs, & il ſe met en campagne. On lui oppoſe ſucceſſivement