Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/79

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fut pas plutôt connue en Europe, que les capitaliſtes des Provinces-Unies s’empreſſèrent de fournir les fonds néceſſaires pour tous les travaux qu’il étoit poſſible d’entreprendre. Auſſi-tôt, tout change de face, tout prend une nouvelle vie : mais des bâtimens trop ſuperbes ſont élevés : mais une maladie contagieuſe fait périr un nombre infini d’eſclaves : mais on ſe livre généralement à tous les excès du luxe. Ces fautes & ces revers mettent les débiteurs hors d’état de remplir leurs engagemens. Afin de ne pas perdre tout crédit, ils ſe permettent d’emprunter à trois, à quatre pour cent par mois. Une conduite ſi folle les rend de plus en plus inſolvables ; & les priſons ſe rempliſſent de coupables ou de malheureux.

Pour préſerver d’une ruine totale ce bel établiſſement, la compagnie eſt réduite à ſe charger des dettes : mais elle exige que les cultivateurs lui livreront le prix entier de leurs productions, juſqu’à ce que toutes les créances ſoient acquittées.

Avant cet arrangement, les agens du monopole avoient laiſſé écrouler les fortifications, ils avoient vendu les armes & les